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19 novembre 2010 11:21, par Thomas EGLI |
L’appel pour la suppression des notes à l’école primaireVoici le texte de l’Appel de l’Association de la fondation étudiante pour la ville (AFEV) pour la suppression des notes à l’école élémentaire : La culture de la note est encore très présente dans l’école française, historiquement tournée vers la sélection. Si ce modèle répondait aux exigences d’un système élitiste avant la massification scolaire, il apparaît aujourd’hui en total décalage avec l’objectif d’élévation globale du niveau d’étude. L’obsession du classement à laquelle il répond crée, dès l’école élémentaire, une très forte pression scolaire et stigmatise des élèves qu’il enferme progressivement dans une spirale d’échec. Démotivantes, les mauvaises notes sont vécues comme une sanction et n’apportent en rien les clés d’une possible progression. Alors que la confiance en soi est indispensable à la réussite scolaire, les conséquences de ce système sur les élèves en difficulté sont désastreuses : fissuration de l’estime de soi, absence de valorisation de leurs compétences, détérioration des relations familiales et, à terme, souffrance scolaire. La pression scolaire précoce ne fait que nuire à l’efficacité de notre système éducatif : aujourd’hui, quatre écoliers sur dix sortent du CM2 avec de graves lacunes. L’école gagnerait à s’appuyer sur une autre logique que celle de la compétition. Il faut qu’elle devienne pour tous les enfants une étape positive de leur construction, de leur épanouissement, du développement de l’estime de soi et de l’élaboration d’un rapport sain aux apprentissages. D’autres modèles éducatifs ont prouvé leur efficacité. En Finlande – pays en tête des classements internationaux en matière d’éducation –, les élèves sont évalués pour la première fois à 9 ans de façon non chiffrée et commencent à être notés seulement à partir de 11 ans. En France, les textes de loi ont déjà beaucoup évolué et ne font plus référence explicitement à la note comme système d’évaluation. Mais devant l’urgence d’apporter des réponses concrètes à la souffrance scolaire, nous devons franchir un palier supplémentaire. Nous appelons à supprimer la notation à l’école élémentaire, qui doit devenir l’école de la coopération et non de la compétition. Premiers signataires : Pascal Bavoux, sociologue Eric Debarbieux, Observatoire international de la Violence à l’Ecole Richard Descoings, directeur de Sciences Po Jacques Donzelot, professeur de sciences politiques François Dubet, sociologue Boris Cyrulnik, neuropsychiatre Agnès Florin, professeur de psychologie Aziz Jellab, sociologue Axel Kahn, généticien Eric Maurin, économiste Pierre Merle, sociologue Louis Maurin, directeur de l’observatoire des inégalités Daniel Pennac, écrivain Jean-Marie Petitclerc, éducateur, président de l’Association le Valdocco Paul Robert, chef d’établissement Michel Rocard, ancien Premier ministre Marcel Rufo, pédopsychiatre Thomas Sauvadet, sociologue Patrice Bride, Les Cahiers pédagogiques Nicole Catheline, pédopsychiatre Pourquoi ont-ils signé ? Eric Debarbieux, Observatoire international de la Violence à l’Ecole « Je signe parce que j’ai tant travaillé comme instituteur spécialisé avec des gosses perdus que le système de notation avait cassés. Pensez : ils passaient de 25 »fautes« par ligne....à 15 fautes en fin d’année, quel progrès !..Pour être encore sanctionné par le même rond terrible d’un zéro. Je signe ensuite parce que tout ce que nous avons appris des pays qui réussissent sur le plan des acquisitions comme sur celui du bien être des élèves (et ce sont les mêmes !) sont dans le refus de la scolastique empesée qui conjugue pédagogie, souffrance et jugement professoral. La justice scolaire doit encourager, et non briser, humilier, rejeter, trier. » Eric Maurin, économiste "L’objectif de l’école primaire n’est pas de repérer une élite, mais d’amener le plus grand nombre à savoir lire, compter et s’exprimer correctement. A cet Signez l’appel : http://suppressiondesnoteselementai... |
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24 mars 2011 18:30, par sara |
En Belgique, à Buzet, il existe une école primaire dans laquelle les enfants ne sont pas côtés. Il n’y a pas non plus de classe de niveau ni de redoublements. Les enfants fonctionnent par projet et doivent finir leur scolarité avec un « chef d’œuvre » qui met en évidence leurs acquisitions. J’ai assisté à une leçon sur les fraction (ou calculs faussement difficiles) au cours de laquelle l’entraide primait, ceux qui comprenaient le mieux expliquaient à ceux qui comprenaient moins bien. Ce qui m’a le plus surpris dans cette école c’est la lucidité des élèves par rapport au système dans lequel ils se trouvent. Ils sont très conscient qu’ils sont dans un système qui favorise l’entraide et la coopération. Ils ne trouvent pas cela toujours facile, mais ils ne changeraient pour rien au monde. Cette école, où ils ne vont pas pour travailler mais bien pour apprendre (ce sont leurs mots) s’appelle « la maison des enfants ». |
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19 novembre 2010 11:21, par Thomas EGLI |
L’appel pour la suppression des notes à l’école primaireVoici le texte de l’Appel de l’Association de la fondation étudiante pour la ville (AFEV) pour la suppression des notes à l’école élémentaire : La culture de la note est encore très présente dans l’école française, historiquement tournée vers la sélection. Si ce modèle répondait aux exigences d’un système élitiste avant la massification scolaire, il apparaît aujourd’hui en total décalage avec l’objectif d’élévation globale du niveau d’étude. L’obsession du classement à laquelle il répond crée, dès l’école élémentaire, une très forte pression scolaire et stigmatise des élèves qu’il enferme progressivement dans une spirale d’échec. Démotivantes, les mauvaises notes sont vécues comme une sanction et n’apportent en rien les clés d’une possible progression. Alors que la confiance en soi est indispensable à la réussite scolaire, les conséquences de ce système sur les élèves en difficulté sont désastreuses : fissuration de l’estime de soi, absence de valorisation de leurs compétences, détérioration des relations familiales et, à terme, souffrance scolaire. La pression scolaire précoce ne fait que nuire à l’efficacité de notre système éducatif : aujourd’hui, quatre écoliers sur dix sortent du CM2 avec de graves lacunes. L’école gagnerait à s’appuyer sur une autre logique que celle de la compétition. Il faut qu’elle devienne pour tous les enfants une étape positive de leur construction, de leur épanouissement, du développement de l’estime de soi et de l’élaboration d’un rapport sain aux apprentissages. D’autres modèles éducatifs ont prouvé leur efficacité. En Finlande – pays en tête des classements internationaux en matière d’éducation –, les élèves sont évalués pour la première fois à 9 ans de façon non chiffrée et commencent à être notés seulement à partir de 11 ans. En France, les textes de loi ont déjà beaucoup évolué et ne font plus référence explicitement à la note comme système d’évaluation. Mais devant l’urgence d’apporter des réponses concrètes à la souffrance scolaire, nous devons franchir un palier supplémentaire. Nous appelons à supprimer la notation à l’école élémentaire, qui doit devenir l’école de la coopération et non de la compétition. Premiers signataires : Pascal Bavoux, sociologue Eric Debarbieux, Observatoire international de la Violence à l’Ecole Richard Descoings, directeur de Sciences Po Jacques Donzelot, professeur de sciences politiques François Dubet, sociologue Boris Cyrulnik, neuropsychiatre Agnès Florin, professeur de psychologie Aziz Jellab, sociologue Axel Kahn, généticien Eric Maurin, économiste Pierre Merle, sociologue Louis Maurin, directeur de l’observatoire des inégalités Daniel Pennac, écrivain Jean-Marie Petitclerc, éducateur, président de l’Association le Valdocco Paul Robert, chef d’établissement Michel Rocard, ancien Premier ministre Marcel Rufo, pédopsychiatre Thomas Sauvadet, sociologue Patrice Bride, Les Cahiers pédagogiques Nicole Catheline, pédopsychiatre Pourquoi ont-ils signé ? Eric Debarbieux, Observatoire international de la Violence à l’Ecole « Je signe parce que j’ai tant travaillé comme instituteur spécialisé avec des gosses perdus que le système de notation avait cassés. Pensez : ils passaient de 25 »fautes« par ligne....à 15 fautes en fin d’année, quel progrès !..Pour être encore sanctionné par le même rond terrible d’un zéro. Je signe ensuite parce que tout ce que nous avons appris des pays qui réussissent sur le plan des acquisitions comme sur celui du bien être des élèves (et ce sont les mêmes !) sont dans le refus de la scolastique empesée qui conjugue pédagogie, souffrance et jugement professoral. La justice scolaire doit encourager, et non briser, humilier, rejeter, trier. » Eric Maurin, économiste "L’objectif de l’école primaire n’est pas de repérer une élite, mais d’amener le plus grand nombre à savoir lire, compter et s’exprimer correctement. A cet Signez l’appel : http://suppressiondesnoteselementai... |
24 mars 2011 18:30, par sara |
En Belgique, à Buzet, il existe une école primaire dans laquelle les enfants ne sont pas côtés. Il n’y a pas non plus de classe de niveau ni de redoublements. Les enfants fonctionnent par projet et doivent finir leur scolarité avec un « chef d’œuvre » qui met en évidence leurs acquisitions. J’ai assisté à une leçon sur les fraction (ou calculs faussement difficiles) au cours de laquelle l’entraide primait, ceux qui comprenaient le mieux expliquaient à ceux qui comprenaient moins bien. Ce qui m’a le plus surpris dans cette école c’est la lucidité des élèves par rapport au système dans lequel ils se trouvent. Ils sont très conscient qu’ils sont dans un système qui favorise l’entraide et la coopération. Ils ne trouvent pas cela toujours facile, mais ils ne changeraient pour rien au monde. Cette école, où ils ne vont pas pour travailler mais bien pour apprendre (ce sont leurs mots) s’appelle « la maison des enfants ». |